Quand votre bouche dit non : ces sons qui n’existent ni en anglais ni en français
- James Batchelor

- 28 août
- 3 min de lecture
Avez-vous déjà eu l’impression qu’un son dans une autre langue avait été inventé uniquement pour tester votre patience ? Chaque langue possède ses « notes manquantes » — ces sons qui n’existent pas dans votre langue maternelle.
Pour moi, l’un des plus difficiles en français reste le son -ouille, comme dans nouille. Peu importe combien de fois je l’entends, ma langue se rebelle. Et je ne suis pas le seul : les erreurs de prononciation donnent souvent lieu à des moments drôles, que ce soit en classe ou dans la vie quotidienne.
Les sons manquants en anglais pour les francophones
Le français regorge de sons que l’anglais n’a jamais vraiment adoptés. Résultat : les anglophones inventent souvent des « substitutions » improvisées.
1. Le fameux u
Exemples : tu, lune, musique, super
Pourquoi c’est difficile : l’anglais ne connaît que le son oo de too ou food, beaucoup plus arrondi. Le u français demande une position inhabituelle : lèvres arrondies mais langue placée très en avant.
2. Les voyelles nasales
Exemples : pain, vin, bon, maison, lundi
Pourquoi c’est difficile : en anglais, les voyelles sont orales. Mais en français, l’air passe par la bouche et par le nez. Essayez de dire bon sans faire vibrer le nez… mission impossible.
3. Le r français
Exemples : rue, regarder, arriver, merci
Pourquoi c’est difficile : en anglais, la langue se replie. En français, le r se produit au fond de la gorge, comme un raclement doux. Pour les anglophones, cela ressemble plus à un bruit qu’à une lettre.
4. Le son -ouille
Exemples : nouille, grenouille, brouillon, rouille
Pourquoi c’est difficile : la combinaison du ou et du ille n’existe pas en anglais. Les apprenants l’allongent, l’écorchent, ou abandonnent complètement (moi y compris 🙋).
Si vous suivez l’une de mes formations CPF d’anglais à Vincennes, vous savez que je propose souvent des exercices ciblés pour entraîner l’oreille à entendre et reproduire ces sons jusqu’à ce qu’ils deviennent naturels.
Les sons manquants en français pour les anglophones
Mais la difficulté existe aussi dans l’autre sens. Les francophones qui apprennent l’anglais découvrent vite que cette langue cache ses propres pièges.
1. Les sons “th” (/θ/ et /ð/)
Exemples : think, three, thank, this, that, mother, father
Pourquoi c’est difficile : le français n’a aucun son où l’on met la langue entre les dents. Beaucoup remplacent par z (zis) ou s (sink au lieu de think).
2. Les voyelles courtes vs longues
Exemples : ship vs sheep, bit vs beat, full vs fool
Pourquoi c’est difficile : en français, la longueur de la voyelle ne change pas le sens. Pour l’oreille française, ship et sheep se ressemblent trop, ce qui crée des phrases comme : « I’m on the sheep » (au lieu de ship).
3. Les groupes de consonnes en fin de mot
Exemples : clothes, texts, months, sixth
Pourquoi c’est difficile : en français, peu de mots se terminent par plusieurs consonnes. Résultat : on en supprime une (clothe au lieu de clothes) ou on contourne le problème — comme mon étudiante qui disait toujours “garments”.
4. La voyelle réduite (schwa /ə/)
Exemples : banana, teacher, family, about
Pourquoi c’est difficile : en français, toutes les voyelles restent claires, même non accentuées. En anglais, on adore les réduire en un vague uh. Pour les francophones, cela sonne paresseux ou inachevé.
Dans mes cours particuliers d’anglais, je travaille spécifiquement sur la longueur des voyelles et leur clarté. Plusieurs étudiants qui utilisent mes outils de formation à distance en E-learning me disent qu’ils entendent ces différences plus nettement après quelques semaines d’entraînement régulier.

Une difficulté universelle
En réalité, ce défi est universel. Tout comme les anglophones et les francophones peinent à reproduire certains sons, chaque langue possède ses propres bizarreries. Les tons du mandarin ressemblent à un cours de chant. Les clics en xhosa rappellent des bruitages. Même l’allemand a ses sons ch (ich vs ach) qui semblent impossibles aux non-natifs.
Que vous suiviez un cours d’anglais à Vincennes avec moi ou que vous appreniez grâce à une formation d’anglais avec le CPF en ligne, il faut se rappeler que ces difficultés sont normales. Ce n’est pas un signe d’échec : c’est simplement l’étape naturelle pour entrer dans une nouvelle « musique » de langue.
Conclusion
Les bizarreries de la prononciation nous rappellent que la langue n’est pas seulement des mots sur une page, mais une musique produite par la voix. Certaines notes sont faciles, d’autres sont difficiles, et certaines nous font rire lorsqu’elles sortent de travers. C’est exactement ce qui rend l’apprentissage vivant.
👉 Et vous, quel son étranger vous donne du fil à retordre ?
En tant que professeur d’anglais à Vincennes, je peux confirmer une chose : rire de ces sons fait partie du voyage.
I appreciate it
Fun😌