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De Bayrou à Bayeux : pourquoi la politique anglaise parle toujours français

  • Photo du rédacteur: James Batchelor
    James Batchelor
  • 8 sept.
  • 3 min de lecture

Les crises politiques vont et viennent. En observant la récente chute du Premier ministre français après un vote de défiance, je me suis surpris à réfléchir aux mots que nous utilisons pour décrire le pouvoir. En anglais, une grande partie de ce vocabulaire — du droit à la diplomatie en passant par l’armée — ne vient pas de l’anglo-saxon, mais du français.


La raison se trouve en 1066. Lorsque Guillaume le Conquérant et ses chevaliers normands envahissent l’Angleterre, ils apportent plus que des châteaux et des cavaliers. Ils apportent leur langue. Le français devient alors la langue des rois, des tribunaux et des commandants. Au fil des siècles, ces mots se sont infiltrés dans l’anglais, et aujourd’hui encore, ils dominent le monde de la politique, de la justice et de la diplomatie. C’est un thème que j’aborde souvent avec mes apprenants dans mes formations CPF d’anglais à Vincennes, où l’histoire et la langue se rejoignent pour enrichir le vocabulaire.



Gouvernement et administration

L’idée même de « gouvernement » est d’origine française. Ces mots sont arrivés avec la classe dirigeante et ont façonné la manière de décrire l’autorité :

  • gouvernement / government → du latin gubernare, « diriger un navire », métaphore de l’État.

  • administration → du latin ministrare, « servir », soulignant le rôle de service des dirigeants.

  • conseil / council → un organe consultatif ou décisionnel.

  • office / office → du latin officium, service ou devoir.

  • ministre / minister → « serviteur », mais aujourd’hui titre de haut rang.

  • cabinet → à l’origine une petite pièce, puis le groupe de conseillers qui s’y réunissait.


Dans mes cours particuliers d’anglais, j’explique souvent comment ces mots montrent que gouverner signifie à la fois « diriger » et « servir ».


Droit et justice

Entrer dans un tribunal anglophone, c’est être entouré de vocabulaire français. Après 1066, le français est devenu la langue du droit, tandis que les mots germaniques survivaient dans la vie quotidienne :

  • judge, jury (de jurer, « prêter serment »), attorney, felony, prison.

  • justice et equity comme idéaux abstraits.

  • parliament (de parler).

  • En contraste : law (vieux norrois), king, oath, folk.


Dans mes cours d’anglais à Vincennes, j’aime montrer comment l’anglais marie deux registres : la simplicité germanique et l’élégance française. C’est une belle manière d’apprendre à la fois le vocabulaire et l’histoire.


Diplomatie et affaires internationales

Pendant des siècles, le français fut la langue de la diplomatie. Les rois et les ambassadeurs négociaient en français, et l’anglais a absorbé ce vocabulaire :

  • ambassador, treaty, alliance, sovereign.

  • parliament encore — lieu où l’on parle et négocie.

  • Expressions restées en français : chargé d’affaires, attaché, entente cordiale.


C’est un sujet fréquent dans mes formations d’anglais avec le CPF, surtout pour les professionnels qui doivent utiliser ce langage dans des contextes internationaux.


Militaire et pouvoir

La hiérarchie militaire est presque un manuel de français. Les Normands étaient des guerriers, et leur vocabulaire a remodelé l’anglais militaire :

  • army, navy, soldier, officer.

  • sergeant, lieutenant, colonel.

  • battle, siege, garrison, command.

  • En parallèle : war, fight, shield, sword, knight (héritage germanique).


Dans mes formations à distance en anglais, j’utilise souvent des textes où ces termes apparaissent dans un contexte moderne, par exemple en entreprise. Les mots venus du champ de bataille médiéval se retrouvent aujourd’hui dans les salles de réunion.


Politique et pouvoir

D’autres piliers de la vie politique révèlent eux aussi leur héritage français :

  • parliament — de parler.

  • crown — symbole de souveraineté.

  • state / État — de estat, condition ou statut.

  • policy / politique — un plan d’action.

  • prime minister / premier ministre — une traduction directe.

  • sovereignty / souveraineté.


Dans mes cours d’anglais à Vincennes, j’aime utiliser ces histoires étymologiques pour aider mes apprenants à voir la richesse de l’anglais : deux manières de dire la même chose, l’une héritée du français, l’autre des racines germaniques.



Conclusion

La chute d’un Premier ministre en France est une actualité brûlante, mais elle rappelle une histoire plus profonde : la façon dont le français a façonné le vocabulaire du pouvoir en anglais.


Des tribunaux aux cabinets, des traités aux armées, l’héritage normand est partout. Apprendre ces mots, c’est comprendre que le vocabulaire est plus qu’une liste : c’est une leçon d’histoire, une clé culturelle et un pont entre deux langues.


En tant que professeur d’anglais à Vincennes, j’utilise ces récits étymologiques dans mes formations CPF d’anglais, que ce soit en présentiel ou en E-learning, pour montrer à mes étudiants que la langue n’est pas seulement un outil de communication : c’est aussi une mémoire vivante.


Le langage ne se contente pas de décrire le pouvoir — il en porte l’histoire. Et en anglais, cette histoire s’écrit en français.

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