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« Be » et « Have » : pourquoi l’anglais et le français ne pensent pas pareil

  • Photo du rédacteur: James Batchelor
    James Batchelor
  • il y a 16 heures
  • 3 min de lecture

Certaines erreurs ne disparaissent jamais vraiment.Après des années d’enseignement, je les entends encore très régulièrement — pas seulement chez les débutants, mais chez des apprenants de tous niveaux du CECR.


L’une des plus persistantes concerne l’utilisation de “be” et “have” en anglais, et de “être” et “avoir” en français.


Je rencontre cette difficulté aussi bien chez des apprenants d’anglais que chez des apprenants de français, que ce soit en cours à Vincennes ou dans des formats de formation à distance. La réaction est presque toujours la même : « Je connais la règle, mais je continue à me tromper. »


Le problème n’est pas la grammaire. C’est la manière dont chaque langue organise le sens.


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L’illusion de l’équivalence

Au départ, tout semble simple :

  • be = être

  • have = avoir


Cette symétrie apparente est justement ce qui piège les apprenants. On part du principe que la même idée doit utiliser le même verbe dans les deux langues.


Dans mes cours à Vincennes, j’entends encore des phrases comme I have cold ou I am 25 years, même chez des apprenants avancés. Ces erreurs ne sont pas dues à un manque de sérieux, mais à un raisonnement logique… fondé sur la langue maternelle.


Les états physiques : là où les erreurs apparaissent très tôt

Les sensations physiques sont souvent le premier terrain de confusion.


En français, on utilise majoritairement avoir :

  • j’ai froid

  • j’ai faim

  • j’ai soif

  • j’ai peur


En anglais, ces mêmes expériences sont exprimées comme des états :

  • I am cold

  • I am hungry

  • I am thirsty

  • I am afraid


En cours particuliers d’anglais, cette différence semble souvent arbitraire. Pourquoi aurait-on l’impression que le froid ou la faim sont des choses que l’on est et non que l’on a ?


À l’inverse, les anglophones qui apprennent le français produisent spontanément je suis froid ou je suis faim. L’erreur est exactement la même, mais inversée.


L’âge : possession en français, état en anglais

L’âge est un excellent exemple de ce décalage de perception.


En français, l’âge est quelque chose que l’on possède :

  • j’ai 30 ans


En anglais, il s’agit d’un état :

  • I am 30


Cette question revient constamment dans mes cours d’anglais à Vincennes. Même lorsque la règle est comprise, l’hésitation à l’oral montre que le changement de logique n’est pas encore intégré.


Les anglophones rencontrent la même difficulté en français, car l’âge est perçu comme quelque chose de stable, donc naturellement exprimé avec be dans leur langue.


Sentiments et situations : au-delà des listes à mémoriser

La fatigue, la peur, le retard ou la préparation révèlent le schéma sous-jacent.


L’anglais privilégie be :

  • I am tired

  • I am ready

  • I am late


Le français utilise souvent avoir :

  • j’ai sommeil

  • j’ai peur

  • j’ai du retard


En cours particuliers de français, beaucoup d’apprenants tentent d’apprendre ces expressions par cœur. Le problème est que les listes n’expliquent jamais pourquoi le verbe change, ce qui entraîne des erreurs répétées.


Ce que font réellement l’anglais et le français

Lorsqu’on prend du recul, la logique devient plus claire.


L’anglais décrit souvent l’état dans lequel on se trouve à un moment donné.Le français décrit fréquemment ce que l’on a comme condition interne.


Il ne s’agit pas de logique ou de simplicité, mais de point de vue. Lorsqu’un apprenant comprend cette idée — en cours ou via l’e-learning — les erreurs cessent d’être perçues comme aléatoires.


Comprendre le système est bien plus efficace que mémoriser des exceptions.

Les stratégies que je donne à mes apprenants

D’abord, arrêter la traduction mot à mot. Elle entretient de mauvais réflexes.


Ensuite, apprendre les expressions comme des blocs. I am cold doit être perçu comme une unité.


Troisièmement, regrouper les expressions par logique. Dans une formation d’anglais avec le CPF, ce travail d’observation accélère nettement les progrès.


Enfin, s’auto-corriger à voix haute. Dire I have cold — sorry, I am cold permet de reprogrammer progressivement la spontanéité.


Conclusion

Les confusions entre be et have ne sont pas des erreurs de débutants. Ce sont des erreurs conceptuelles, et c’est pour cela qu’elles persistent.


Une fois que l’on comprend comment l’anglais et le français structurent différemment l’expérience, la justesse vient naturellement. Ce déclic est essentiel dans un parcours de long terme, que l’on apprenne seul ou avec un professeur d’anglais à Vincennes ou un professeur de français à Vincennes.


Les règles expliquent quoi dire. Comprendre la logique explique pourquoi — et c’est là que tout change.

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