top of page

Vivre à l’étranger : Mon expérience d’expatrié en France

  • Photo du rédacteur: James Batchelor
    James Batchelor
  • 7 juil.
  • 4 min de lecture

Qu’est-ce que ça fait, vraiment, de déménager dans un autre pays ? De commencer une nouvelle vie dans une autre langue ?Pour le savoir, mon ancienne élève – et désormais amie proche – Michelle m’a interviewé sur mon expérience de vie en France, en tant qu’expatrié venu des États-Unis.


Michelle se prépare elle-même à un grand départ, et elle voulait tout savoir : les défis, les réussites, et surtout… les choses que personne ne vous dit.


🇺🇸 Questions-Réponses avec James : Professeur d’anglais et de FLE à Vincennes


Michelle : Pourquoi as-tu déménagé en France ?


James : Eh bien, je ne suis pas venu en France en une seule fois. C’était plutôt un parcours par étapes. Je suis arrivé pour la première fois en 2007, en tant qu’étudiant, dans le cadre d’un programme d’échange universitaire à Paris. J’avais suivi des cours de français pendant des années aux États-Unis, et je me suis dit que ce serait enfin l’occasion de vraiment apprendre la langue.


Ce premier semestre a complètement changé ma vie. J’adorais l’idée de recommencer à zéro : une nouvelle culture, une nouvelle langue, de nouvelles habitudes. Mais c’était incroyablement difficile. J’ai eu des problèmes de visa, beaucoup de stress administratif, et des moments où je ne savais pas si j’allais pouvoir rester. Je suis rentré aux États-Unis pendant un an, mais dans mon cœur, je savais que je voulais revenir. En 2011, je vivais à temps plein en France et j’enseignais l’anglais à l’université Paris 7.

James dans une boîte de nuit à Paris en 2011.
James dans une boîte de nuit à Paris en 2011.

Michelle : Qu’est-ce qui t’a le plus surpris à ton arrivée ?


James : L’aspect légal. Je n’étais absolument pas préparé à la complexité de l’administration française. Obtenir les bons documents, renouveler mon titre de séjour, comprendre l’immigration… tout ça était stressant et déroutant. Personne ne vous prépare vraiment à ça. J’ai eu des moments de panique, où je me demandais si j’avais encore le droit de rester.


Michelle : Est-ce que ça a été difficile d’apprendre la langue et de s’adapter à la culture ?


James : Complètement. Le français est une langue magnifique, mais loin d’être simple. Ce qui m’a aidé, c’est d’écouter en permanence et d’imiter. Pour moi, c’était comme décoder une énigme. Je suis devenu obsédé par l’idée de comprendre le « code » de la langue et de la culture française. Et il n’y avait pas que la langue : il y a eu aussi le choc culturel. Certaines choses étaient charmantes, d’autres très frustrantes. Et être étranger peut être très isolant.

James au Parliament Européen avec le programme de SMU-in-Paris
James au Parliament Européen avec le programme de SMU-in-Paris

Michelle : Quelle a été la chose la plus difficile dont personne ne t’avait parlé ?


James : Les montagnes russes émotionnelles. On parle souvent du choc culturel, mais on ne vous dit pas à quel point on peut se sentir seul. Il y a eu de nombreux moments où j’avais l’impression de repartir de zéro, sans mode d’emploi. Et puis, l’intégration sociale en France est très lente. Il m’a fallu environ six ans pour vraiment sentir que ma vie était ici.


Michelle : À partir de quand t’es-tu senti « chez toi » en France ?


James : Environ au bout de six ans. C’est là que j’ai compris que mes références, mes routines, et même mes émotions étaient plus françaises qu’américaines. Aujourd’hui, je ne me vois plus vivre aux États-Unis. J’aime y retourner en visite, mais mon quotidien a beaucoup plus de sens ici. Je sais comment fonctionne le système, comment aller chez le médecin, payer mes factures, faire la conversation… Toutes ces choses qui me semblaient étrangères me paraissent maintenant naturelles.

Le gâteau au mariage de James. Regardez bien - on y voit un petit Texas et une petite France!
Le gâteau au mariage de James. Regardez bien - on y voit un petit Texas et une petite France!

Michelle : Qu’est-ce que tu préfères dans ta vie en France aujourd’hui ?


James : L’aventure. Partir vivre à l’étranger a été l’expérience la plus difficile de ma vie… mais aussi celle dont je suis le plus fier. Elle m’a poussé à grandir dans tous les domaines. J’ai construit ici une vie, une entreprise, un foyer. Je suis maintenant professeur d’anglais et de français à Vincennes, et je propose des cours individuels, des formations à distance, et des formations d’anglais avec le CPF. Ce que j’adore, c’est voir mes élèves progresser et gagner en confiance à chaque séance.


Michelle : Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui veut s’expatrier ?


James : Commencez par le côté légal. Contactez l’ambassade. Informez-vous bien sur les visas. Et surtout, n’attendez pas de vous sentir « prêt » à 100 %. Ce ne sera jamais le cas. Il y aura toujours des lacunes : en langue, en culture, en attentes. Et c’est normal. L’important, ce n’est pas d’être parfait : c’est d’apprendre à s’adapter. Vous allez vous en sortir. Vous allez galérer. Vous allez rire. Et vous serez plus fort que vous ne l’auriez imaginé.


Vivre à l’étranger n’est pas un rêve… c’est un parcours

Si vous envisagez de vivre à l’étranger, n’attendez pas que tout soit « prêt ». Ça ne le sera jamais.Mais si vous vous préparez bien, si vous restez flexible, et si vous trouvez du soutien (comme un professeur d’anglais à Vincennes, 😄), vous allez construire une vie différente… et profondément enrichissante.

Comments

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating
bottom of page